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Par Thibaud Vadjoux

Publié le 08/02/22 à 7h06

Le fonds de capital venture de la SNCF pilote un portefeuilles de fonds et d’investissements en direct dans des start-up prometteuses.

574 Invest, le fonds de capital risque de la SNCF, n’a pas encore atteint son record de vitesse comme la pointe du TGV à 574 km/h qui lui a donné son nom, mais il est désormais sur sa voie d’accélération. « Nous avons voulu prendre notre temps avant de nous lancer en direct dans le venture capital », déclare Lucas Rudolf, directeur des investissements. Le fonds, lancé en 2019 avec une dotation de 160 millions d’euros, ambitionne de réaliser deux à trois investissements par an avec des tickets de 1 à 5 millions d’euros, incluant les réinvestissements.

Le fonds détient aujourd’hui trois participations minoritaires dans Ector, services de voiturier en gare et aéroport ; dans Stimio, concepteurs de capteurs et plateformes de valorisation des données s’appuyant sur l’intelligence artificielle et dernièrement dans Fluctuo, start-up spécialisée dans la collecte et l’analyse de données pour les services de mobilité partagée (vélos, scooters, trottinettes et voitures). 574 Invest recherche des start-up qui partagent des cas d’usage avec la SNCF, dans la mobilité, l’intelligence artificielle, le big data, l’internet des objets, l’usine du futur, la logistique, les services IT, ou les télécoms.

Le financement de start-up n’est pas nouveau pour la SNCF. Depuis une dizaine d’année, le groupe ferroviaire s’intéresse au capital-risque en investissant dans des fonds tiers comme Ecomobility Venture, puis SNCF Digital Venture (géré par Hi Nov). La SNCF entretient également à un écosystème de 350 start-up qui peuvent travailler avec lui. « Après plusieurs années d’investissements dans des fonds, nous sommes arrivés à un moment de maturité. Nous avions acquis les connaissances et forgé nos convictions pour pouvoir investir en direct », raconte Lucas Rudolf, qui connaissait bien son sujet en ayant travaillé dans l’équipe des fusions et acquisitions de la SNCF avant de devenir directeur des investissements du fonds. A la manœuvre, on trouve une autre figure importante du groupe, Christophe Fanichet, qui a occupé différents postes stratégiques au sein de la SNCF, aujourd’hui président directeur général de SNCF Voyageurs. En mai 2021, Julien Nicolas a pris la présidence de 574 Invest et la direction numérique du groupe.

Les start-up financées répondent aux objectifs de la SNCF

Dans un souci de clarté, 574 Invest a été créé afin de piloter les investissements déjà réalisés en indirect dans des fonds et de développer l’investissement en direct. Le portefeuille compte des fonds comme Eurazeo, Partech Ventures, Hi Inov et une poche pour les investissements minoritaires en direct, dotée de 60 millions d’euros, qui a permis de réaliser les trois investissements (Ector, Stimio, Fluctuo). La SNCF a aussi entrepris des investissements dans d’autres start-up prometteuses, mais au niveau du groupe et de sa direction. En 2015, il prend 75% de Ouicar, spécialisé la location de voitures entre particuliers, pour proposer aux clients du train des voyage porte-à-porte. En novembre 2020, il revend sa participation aux dirigeants. En 2016, la compagnie de chemins de fer participe à la deuxième levée de fonds de la start-up Hyperloop, lancée par Elon Musk, qui veut inventer le train du futur.

Pour son fonds de venture capital, la SNCF ne regarde pas que les retours financiers, mais pense surtout à l’innovation, au développement et partenariats commerciaux qu’elle peut mettre en œuvre. « Nous avions eu d’excellentes remontées sur Stimio (détection d’ouverture des portes, niveau d’huile, température, ndlr) et son partenariat avec le groupe. Fluctuo a également noué des relations commerciales avec SNCF Connect & Tech qui s’annoncent prometteuses », déclare le directeur des investissements.  

574 Invest s’intéresse aux start-up qui travaillent avec la SNCF ou qui pourraient le faire rapidement. « Nous attendons des retours opérationnels pour nos métiers, c’est pourquoi nos décisions d’investissement doivent être soutenues par l’une des unités opérationnelles du groupe qui apporte son expertise », explique le directeur des investissements. A la recherche de la start-up qui pourra faire évoluer le futur du rail, l’équipe de 574 Invest s’appuie sur Thierry Mourot-Leclercq, directeur du Business Development, qui doit faciliter la mise en relation des start-ups avec les entités pertinentes du groupe. « Nous avons aussi la possibilité de financer des projets en interne venant des collaborateurs. Ils peuvent nous soumettre des projets d’innovation avec un business plan », ajoute Lucas Rudolf.

Le fonds de capital venture s’intéresse également au secteur des greentech qui connait un fort développement ces dernières années. « C’est une thématique qui correspond à nos valeurs et notre mode de transport décarboné. Par exemple, nous regardons le développement de l’hydrogène ou les façons de verdir nos achats », conçoit Lucas Rudolf. Face à ce vivier d’opportunités et un deal flow croissant, le fonds prévoit d’étoffer son équipe d’investissement pour un parfait aiguillage.     

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